L’UNICEF, le droit des enfants aux quatre coins du monde
Ce n’est qu’au XIXème siècle que naît progressivement en France l’idée d’une protection particulière pour les enfants. L’annuaire inversé vous informe des principales étapes de cette évolution des mœurs : dès 1881, apparaît un « Droit des mineurs » principalement axé sur le droit à l’éducation. Cette instance fait place en 1919 au Comité de l’enfance, lui-même suivi par la déclaration de Genève en 1924. Il est dès lors affirmé que « les hommes et les femmes de toutes nations reconnaissent que l’humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de meilleur, affirmant leurs devoirs, en dehors de toute considération de race, de nationalité, de croyance ».
Le droit des enfants après la seconde guerre mondiale
En 1943, en plein seconde guerre mondiale, très peu d’organismes ont le pouvoir de venir en aide aux populations civiles. Seul l’UNRRA (Administration des Nations Unies pour les Secours et le Reconstruction) possède les moyens financiers et logistiques nécessaires, et c’est au cours d’une des réunions du groupe que Ludwik Rajchman suggère de créer une organisation spécifiquement dédiée au sort des enfants dans l’Europe d’après-guerre : l’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund).
Maurice Pate accepte le poste de premier directeur général de la nouvelle organisation après s’être assuré que l’aide sera distribuée sans souci ethnique ou religieux, sans considération pour la victoire ou la défaite du pays dans lequel se trouvent les enfants. Le financement de l’organisation se fait par contributions volontaires (Etats + particuliers) et le fonds se trouve bientôt doté de son propre direction et de son propre secrétariat au sein de l’ONU.
Initialement, l’UNICEF a donc comme mission la protection des jeunes victimes de la seconde guerre mondiale, mais c’est très rapidement que la mission de l’association se mondialise : dès 1953, le mandat de l’UNICEF devient international.
Le 20 novembre 1959, l’ONU adopte la Déclaration des Droits de l’Enfant, en dix points :
1. Le droit à l’égalité, sans distinction de race, de religion ou de nationalité.
2. Le droit à une attention particulière pour son développement physique, mental et social.
3. Le droit à un nom et à une nationalité.
4. Le droit à une alimentation, à un logement et à des soins médicaux appropriés.
5. Le droit à une éducation et à des soins spéciaux quand il est handicapé mentalement ou physiquement.
6. Le droit à la compréhension et à l’amour de ses parents et de la Société.
7. Le droit à l’éducation gratuite et aux activités récréatives.
8. Le droit aux secours prioritaires en toutes circonstances.
9. Le droit à une protection contre toute forme de cruauté, de négligence et d’exploitation.
10. Le droit à la protection contre les pratiques poussant à la discrimination (notamment raciale ou religieuse). L’enfant doit être élevé dans un esprit de compréhension, de tolérance et de paix entre les peuples.
Enfin, la version la plus aboutie des droits de l’enfant est adoptée en 1989 : la convention internationale des droits de l’enfant, avec ses 54 articles qui énoncent les droits civils, économiques, sociaux et culturels de l’enfant. Ce texte est à ce jour ratifié par la totalité des Etats du globe, à l’exception des USA et de la Somalie. Une ratification de principe souvent bien loin de la réalité des conditions de vie des mineurs.
Objectifs actuels de l’UNICEF
Avec un budget annuel supérieur à 1 milliard de dollars, l’UNICEF a fixé ses priorités actuelles sur quatre principaux domaines :
- L’éducation à l’égalité : surveillance de l’application du droit à l’éducation dans de bonnes conditions, pour les garçons comme pour les filles. Les études ont prouvé que l’éducation améliore les conditions de vie de tous sur le long terme, donc également celles des nouvelles générations. L’éducation des filles en particulier permet d’améliorer la place de l’enfant dans la famille et les conditions d’hygiène et de réduire la mortalité infantile
- La protection de l’enfance : lutte contre l’embrigadement des enfants dans les conflits armés, lutte contre le trafic d’enfants et les violences sexuelles, généralisation des états civils.
- La survie de l’enfant : attention portée à la vaccination, la malnutrition, l’hygiène et la santé.
- La prévention et le soin du VIH/Sida.
L’UNICEF intervient également sur les situations d’urgences, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles ou de conflits.
Le site Internet de l’UNICEF offre à l’internaute la possibilité de contribuer par différents moyens : en effectuant un don d’argent, en devenant bénévole, ou encore en effectuant ses achats auprès de la boutique en ligne « solidaire ».
Par Erell Hannah