
OUTILS, MATERIAUX, DECO C'EST CHEZ CASTO
Depuis une quinzaine d’années, le bricolage est devenu un sport national et le top du glamour est de passer ses week-ends à manier la perceuse et à touiller de l’enduit. Un magasin comme Castorama n’est donc plus la chasse gardée de maris bricoleurs mais bien un rendez-vous hebdomadaire où les filles ont aussi leur mot à dire. Fini les vendeurs arrogants qui écrasaient de leur science une clientèle féminine tétanisée par tant de connaissances, aujourd’hui, tout le monde sait se servir d’une truelle et d’une ponceuse. Annuaire inverse s'est penché sur ce phénomène Castorama.
(Pour info, retrouvez les coordonnées de Castorama Melun ici)
LE ROI DES BRICOLOS
En 1969, Christian Dubois ouvrit un entrepôt de plusieurs mètres carrés près de Lille. Ça s’appelait joliment Central Castor, un petit animal que chaque particulier aspire à devenir en entretenant sa maison. L’idée était formidable à l’époque et sur un même lieu, on put enfin trouver un matériel de professionnels digne de ce nom. Les années qui suivirent confirmèrent le succès de Castorama qui fit école, et la Région parisienne fut elle aussi gratifiée d’une annexe rapidement prise d’assaut. En 1989, un maillage serré de près d’une centaine de magasins couvre la France, et une envolée internationale s’avère alors possible. Plusieurs pays d’Europe furent équipés de l’enseigne au castor, ainsi que le Brésil et bien d’autres pays par la suite. Dix ans plus tard, Casto, comme on l’appelle familièrement, se rapproche de Kingfisher, un groupe britannique lui aussi dédié au bricolage. L’avenir est radieux, les comptes sont au beau fixe, et Castorama grignote les échelons jusqu’à devenir numéro un européen et troisième dans le monde.
L’AVENIR DU CASTOR
Jusqu’à présent, cette chaîne vécut avec l’image d’un magasin généraliste qui lui réussit plutôt bien. Plusieurs milliers de références et des domaines de compétences assez uniformes, c’est ce qui fit les belles heures de Castorama. Mais pour anticiper les goûts d’une clientèle qui, elle, se spécialise de plus en plus, cette enseigne prend judicieusement les devants en morcelant ses activités et en élaborant des services de plus en plus personnalisés. Ainsi, le bricolage pur et dur se laisse approcher par des rayons consacrés à la décoration et des services et conseils sont dispensés par un personnel formé pour cela. Le public étant très en demande et il se passe dans ce domaine ce qui se fit avec la cuisine : des travaux pratiques avec fiches conseils, démonstrations et partage d’un savoir-faire.
La tactique est judicieuse puisque ce groupe comprit que c’est en remodelant et en adaptant sans cesse son concept de base qu’il pourra, à long terme, tenir la concurrence à distance. De nouvelles trouées sont donc tracées dans un paysage qui offre de multiples possibilités. Le gros œuvre et tout ce qui relève de travaux d’envergure est localisé sur des sites ad hoc, et le marché du bricolage plus léger s’affine en tenant compte des nouvelles spécificités d’une clientèle qui verse plutôt dans la rénovation que dans la construction à proprement parler. Les centres villes sont ainsi investis par de petits magasins facilement accessibles et à l’instar de ce qui se fait dans l’alimentation, le hard discount fait lui aussi son entrée sur ce marché.
C’est à ce prix que Castorama pourra poursuivre une belle histoire commencée auprès de spécialistes et poursuivie dans le quotidien de chaque foyer.
Par Soizic Tretout