Une histoire d’annuaire…
L’histoire de l’annuaire inversé est naturellement étroitement liée à celle du téléphone et de ses évolutions mais également au développement social de la société Française.
LES PREMIERS ANNUAIRES FRANCAIS THEMATIQUES
Le premier annuaire spécialisé date de 1801. Edité par un prêtre, Sébastien Bottin, il recense les statistiques du département du Nord de la France. Sa société se développera rapidement, et éditera annuellement, à compter de 1819, 34 éditions de l’Almanach du commerce de Paris.
Cet ouvrage portera rapidement son nom qui devient alors générique, le Bottin. A sa mort, la famille Didot reprit son entreprise et associa les deux noms afin de créer l’entreprise « Didot-Bottin » et continua à éditer des annuaires, dont le plus connu restera le « Bottin mondain », lancer en 1903, qui fut un recueil de toutes les personnalités parisiennes.
A compter de 1981, le dynamisme des héritiers de l’entreprise donna naissance à un autre annuaire spécialisé, le « Bottin Gourmand ».
SEBASTIEN BOTTIN INVENTE LE PREMIER ANNUAIRE DU TELEPHONE
En 1880, après l’installation des centraux téléphoniques à communication manuels, la France compte quelques 200 abonnés au téléphone. Ces abonnés furent listés dans cet ouvrage qui deviendra alors le premier annuaire du téléphone.
Ce nouveau mode de communication voit son développement reprit par l’administration publique des Postes neuf ans plus tard. Cette invention restera l’une des 10 principales de ce siècle avec l’invention du chemin de fer et de la bicyclette ! Mais la maison d’édition Bottin ne résista pas à la concurrence, en effet l’association de l’opérateur France Télécom avec l’ODA (« Office d’annonces »), devenu Pages Jaunes, mis en crise son entreprise qui tomba dans l’oubli. Une rue de Paris porta son nom jusqu’en 2011, année où la rue Bottin est devenue la rue Gallimard.
Quelques années plus tôt, la maison d’édition poursuivait l’édition de ses annuaires régionaux, dont cette édition de 2005.
Cette même année 1880, un second annuaire est édité et classait par département et commune de France, l’ensemble des députés, sénateurs, les Tribunaux, cours d’appels, le nom du personnel des administrations et classait pour chacune des communes répertoriées le nom du maire, ses adjoints, mais également le nom du curé, des instituteurs… Cet ensemble regroupait plus d’un million d’adresses et noms additionnés aux entreprises commerciales et industrielles.
En 1889, Paris inaugure son exposition universelle et voit la naissance de la Tour Eiffel …et du premier annuaire incluant les villes limitrophes. Ce n’est que trois ans plus tard que la zone fut étendue au bassin parisien, mais surtout ce ne sera qu’à compter de 1956 que seront édités les éditions départementales de l’Ile-de-France. Les départements français quant à eux virent paraître leurs éditions respectives à compter de la fin du 19ème siècle.
C’est en 1937 que la Direction des Postes et Télégraphes prend en charge l’édition de l’ensemble des annuaires départementaux.
L’INFORMATIQUE CHASSE LE PAPIER
Jusqu’en 1983, le seul recueil des abonnés au téléphone était proposé sur papier. A compter de cette année, une solution révolutionnaire sera proposée avec le premier « annuaire électronique » via le Minitel. Véritable locomotive de ce nouvel outil, l’annuaire deviendra rapidement le premier service Minitel en France avec pas moins de 16 millions d’heures passées sur ce service en 1997. Un trafic très impressionnant lorsque l’on sait que les messageries roses de l’époque, l’autre locomotive du Minitel, enregistraient pour les plus importantes d’entre elles, un maximum de 40.000 heures mensuelles, soit 35 fois moins ! De quoi attiser la convoitise des éditeurs de service Minitel. De nos jours, le traditionnel annuaire catalogue est toujours édité en France même si on assiste au développement de nouveaux services notamment via internet. De plus en plus de personnes utilisent la version web du bottin car la solution est rapide et efficace. Par ailleurs, vous pouvez aujourd’hui procéder à des recherches par le numéro de téléphone grâce aux annuaires inversés. Et les services de renseignements téléphoniques vous assistent lorsque vous voulez trouver un numéro de téléphone d’un professionnel ou d’un particulier. Depuis quelques années avec l’évolution de la téléphonie mobile, on voit apparaitre beaucoup d’applications gratuites ou payantes qui vous proposent des services d’annuaire. Ainsi vous pouvez effectuer une recherche en toute mobilité et peu importe l’endroit où vous vous situez.
LE PREMIER ANNUAIRE INVERSE ELECTRONIQUE
Jusqu’à présent, la seule possibilité d’identifier un numéro de téléphone inconnu résidait dans un appel aux « demoiselles du téléphone » des P.T.T. Ce service, alors accessible par un numéro de téléphone à 7 chiffres, coûtait environ 3 Francs l’appel. L’usage de ce service était assez confidentiel pour probablement deux raisons. D’une part, il avait été instauré par quelques fonctionnaires d’une autre époque et qui devait trouver peu nécessaire de promouvoir ce service car il s’adressait plutôt aux officines administratives en mal d’enquêtes qu’au Grand-Public.
D’autre part, à l’époque, si l’on avait un numéro de téléphone inconnu, c’est que nécessairement on l’avait noté sur un bout de papier en omettant de lui associer un nom. En effet, lors de la création de cet « annuaire inversé officiel », il n’existait pas encore la présentation du numéro de téléphone de l’abonné qui vous contactait. Mais au début des années 90, cette option proposée par France Télécom s’est répandue et la demande d’identification d’un numéro de téléphone de ce fait explosa.
Deux constats s’imposaient alors : D’une part la forte demande de recherche inversée dans l’annuaire n’était peu ou pas satisfaite et d’autre part, le trafic de l’annuaire électronique sur Minitel attisait la convoitise des éditeurs de service Minitel.
Ce raisonnement fut celui d’un homme, Xavier Niel. Editeur de messageries roses, il prit en grippe l’attitude de France Télécom qui ne cessa selon lui d’abuser d’une situation monopolistique sur le marché des télécommunications en France. Il décida alors de confier comme mission à l’un de ses deux développeurs informatiques, parmi sa dizaine de salariés, d’inventer un logiciel capable d’aspirer l’intégralité de l’annuaire électronique accessible alors par le numéro 615 91 77 (futur 3611). Quelques semaines plus tard, l’ensemble de la base des abonnés au téléphone était dans les mains de Xavier Niel à travers sa société Fermic. Lorsqu’il parlait de son idée à son entourage, personne ne comprenait bien alors l’intérêt de faire un annuaire inversé mais tout le monde trouvait culotté de s’attaquer ainsi à l’opérateur historique qui ne manqua pas de réagir en se lançant dans un procès fleuve, le premier d’une série sans fin.
LANCEMENT DU 3617 ANNU, L’ANNUAIRE DE RECHERCHE PAR NUMERO DE XAVIER NIEL
Fort de sa base de données, le futur créateur de Free, demande à son développeur que les recherches ne se portent plus sur le nom associé à la commune ou au département de l’abonné mais sur le numéro de l’abonné au téléphone. Une simple formalité pour un informaticien. Le test informatique ayant été concluant, il ne restait plus qu’à tester commercialement son idée.
Et Xavier Niel n’y va pas par quatre chemins. Lui qui était jusqu’à présent plus habitué aux encarts publicitaires dans les journaux gratuits destinés à emballer le poisson, il contacte la régie publicitaire de TF1 et achète quelques spots publicitaires en guise de test. Dès la première diffusion, il constate que les minitelistes répondent présents. Il fait ses calculs et réinvestit immédiatement dans de nouveaux spots, à des heures d’audience plus importantes. La gestion de la publicité est alors confiée à une première petite agence qui se payera les services d’une star de l’époque, Jacques Pradel parodiant sa non moins célèbre émission « Perdu de vue ».
Puis Xavier Niel confiera son budget publicitaire à l’agence « Léo Burnett » avant de terminer sa course dans la plus importante agence de publicité française, Publicis. Le succès ne le démentira pas. S’en suit, des nouvelles vagues publicitaires particulièrement importantes, toutes chaînes confondues additionnés aux spots radios et des sagas publicitaires qui dureront près de 4 ans.
FRANCE TELECOM VOIT ROUGE ET LANCE SON SERVICE « QUIDONC »
L’opérateur historique se retrouve dans une situation intenable. Son ancien service téléphonique d’annuaire inversé se retrouve ringardisé par un tiers qui s’est permis de lui dépouiller sa matière première afin de l’exploiter à sa façon et avec un génie marketing insolent. Et l’opérateur ne pouvait que constater le succès du service Minitel en ayant accès au nombre de connexion qui transitait sur son propre réseau, le réseau Télétel. Il décide alors de passer à la contre-offensive et s’associe avec Pages Jaunes afin de lancer le service directement concurrent du 3617 ANNU, le 3617 QUIDONC. S’en suivirent une surenchère à travers les spots télévisés et l’association de l’opérateur et sa régie publicitaire des annuaires tenta d’asseoir sa marque. Mais trop tard, le rouleau compresseur ANNU était passé par là et la baisse du tarif à la minute du 3617 QUIDONC, qui deviendra ainsi le 3615 QUIDONC, n’y changera rien. La marque « 3617 ANNU » était devenue la marque de référence, le symbole, comme le 3615 ULLA l’était pour les messageries roses.
Et les deux uniques éditeurs d’annuaires inversés se retrouvent face à face dans l’unique annuaire des services Minitel.
QUI SONT LES PRINCIPAUX UTILISATEURS DE L’ANNUAIRE INVERSE ?
Faire appel à ce type de service est aujourd’hui très répandu et l’on ne peut décrire précisément un profil particulier. Ce que l’on sait, c’est que le bon sens commun voudrait que l’on appelle tout simplement le numéro de téléphone inconnu en se présentant afin que l’interlocuteur fasse de même consécutivement à son premier appel. Mais dans les faits, il en est autrement. A qui est ce numéro ? A ma belle-mère ? A mon ex ? A mon contrôleur des impôts ? Ou tout simplement à une agence immobilière que j’ai contacté ? Souvent, on ne souhaite pas prendre le risque de rappeler et de s’exposer soi-même à une discussion qui pourrait s’avérer « délicate ». Mais l’on se sent souvent gêné de devoir faire appel à un annuaire inversé. Tous les services téléphoniques inversés vous le diront, la majorité des appelants se sentent obligés de justifier leur démarche et s’assurent également que la personne dont le numéro de téléphone sera identifié ne sera pas informée de sa recherche.
Mais l’on fait appel aussi à un annuaire inversé pour des raisons plus simples : vérifier l’adresse d’un abonné, que le numéro de téléphone soit toujours attribué à la même personne, ou encore pouvoir identifier un numéro qui appelle régulièrement à son domicile qui se trouve d’ailleurs souvent être celui d’une plateforme de télémarketing. Ce dernier type de numéro n’est que très rarement inscrit dans l’annuaire mais pourtant il génère plusieurs milliers d’appels quotidiens. Alors si vous avez été contacté par ce numéro de téléphone, vous n’êtes probablement pas la seule personne et vous pouvez vous en assurer dans le forum.
QUELS SONT LES PROFESSIONNELS LES PLUS RECHERCHES ?
Les professionnels sont très recherchés sur les annuaires inversés. On ne compte pas le nombre de lignes téléphoniques fixes et mobiles qui leurs sont attribuées. Il est assez intéressant de se rendre compte que les catégories des professionnels recherchées ne sont pas celles qui sont les plus présentes d’un point de vue quantitatif dans l’annuaire. Effectivement, les recherches effectuées correspondent aux professionnels à qui nous avons à faire ponctuellement et pour lesquels la présence dans notre répertoire ne se justifie pas. Par exemple, au Top 5 des numéros recherchés dans l’annuaire se trouvent les agences immobilières, les avocats, les agences de voyages, les hôtels et enfin les numéros directs des banques. Mais très vite dans ce classement, l’on retrouve les cabines téléphoniques. Quoi de plus logique ? Rare sont ceux qui enregistrent des numéros de cabines téléphoniques dans leur répertoire. Et pourtant ces téléphones urbains servent à beaucoup d’entre nous. Imaginez que vous n’avez plus de batterie, de forfait ou voir même de téléphone, et que vous avez un appel urgent à passer.
PAGES JAUNES - L'ANNUAIRE INVERSE DE REFERENCE
La société Pages Jaunes a été créée en 2000 mais autrefois elle faisait partie de l’Office d’Annonces (ODA). Son histoire débute réellement en 1946 quand le ministère des PPT attribue la régie publicitaire des annuaires français à l’ODA. Uniquement édité en format catalogue, l’annuaire prend une nouvelle tournure avec l’arrivée du minitel et fait ses premières apparitions sur le 3611 en 1981. L’annuaire passe une nouvelle étape dans les années 1995-2000 en entrant dans une nouvelle ère numérique notamment lorsque France Télécom rachète l’ODA, quand le site internet Mappy entre dans le groupe et quand le site internet premièrement appelé Pageszoom.fr devient par la suite PagesJaunes.fr. Cette même année, on voit apparaitre la première application mobile à l’époque disponible sur le WAP. En 2004, l’entreprise fait son entrée en bourse et en 2005 Pages Jaunes Groupe est créé afin de réunir toutes les activités liées à l’édition d’annuaire en France et dans le monde. Le Groupe édite plus de 340 annuaires à travers le globe et imprime plus de 30 millions d’exemplaires par an avec pas moins de 730000 annonceurs. Pour être toujours au plus près des consommateurs, Pages Jaunes lance en 2007 un service de petites annonces en ligne (avec plus de 800000 biens proposés) et plus tard nous verrons arriver l’application pour smartphone (qui compte aujourd’hui plus de 4 millions de téléchargement mobile). Afin de donner la parole aux internautes, la société a mis en place sur son site un système de notations et de publication de commentaires sur des entreprises recensées dans l’annuaire. Ainsi les internautes peuvent apprécier la qualité des produits et services d’une société.
Aujourd’hui, Pages Jaunes est le leader français de l’information et de la communication sur les supports internet, mobile et papier. Il recense plus de 4 millions de professionnels sur son annuaire, 78 millions de visites par mois sur son site internet et plus de 9 français sur 10 ont déjà consulté un des médias Pages Jaunes. Tous ses contenus et ses services se développent autour de la recherche locale. Notons également que c’est le premier créateur de site internet en France. En effet, Pages Jaunes propose à toutes les petites entreprises de construire un site internet et mobile puis il fournit ensuite des outils aux professionnels pour qu’ils puissent gérer eux-mêmes leur visibilité sur le web. Jusqu’à maintenant on dénombre tout de même plus de 70000 sites créés par l’annuaire.
Ce grand groupe détient plusieurs filiales dont les plus connues sont :
- Les Pages Jaunes qui sont accessibles via le catalogue, le site internet, l’application mobile, le service de renseignements téléphoniques le 118008. Il propose aussi des services de petites annonces avec annoncejaunes.fr, de recherches de stage avec kapstages.com, un annuaire B2B avec pagespro.com et pour finir un annuaire inversé pour les numéros de téléphone fixe, fax, mobile des professionnels ou des particuliers.
- Mappy fournit un service de cartographie : plans, itinéraires, recherche de destinations… C’est le deuxième site de cartographie le plus visité en France avec plus de 7,8 millions de visiteurs uniques par mois et 4,5 millions de téléchargements des applications mobiles Mappy.
- A Vendre A Louer est un site internet de diffusion d’annonces immobilières pour les professionnels. C’est le deuxième site le plus consulté dans son domaine d’activité. Pour que les internautes mènent à bien un projet immobilier, la plateforme propose un ensemble de services comme des alertes e-mails, des simulations, des devis…
En bref, le Groupe Pages Jaunes a représenté en 2011 plus de 1,1 milliards de chiffre d’affaires dont 575 millions sont générés via internet. Le total des visites sur l’ensemble des sites internet du groupe s’élèvent à 2,2 milliards. C’est une des sociétés sur le web les plus importantes en France qui s’est lancée avec succès dans la conquête du marché mondial du secteur de l’édition de contenus et de services, des médias et des régies publicitaires.
118218 – LA SAGA PUBLICITAIRE
L’apparition des 118 a été une grande révolution dans le monde des renseignements téléphoniques. En effet, l’histoire des renseignements téléphoniques remonte dans les années 1920 alors appelés « Les demoiselles du téléphone ». En composant le 11, une opératrice vous communiquait le numéro de téléphone d’une personne à partir de son nom de famille. Tous les renseignements étaient fournis par la Direction des Postes et Télégraphes. Une première révolution eut lieu avec l’apparition du minitel en 1983. Le 11 devient alors un service uniquement disponible par minitel et le 12 est le service de renseignements téléphoniques. Lors du passage à la numérotation à 10 chiffres en 1995, le 11 devient le 3611. Plus tard, avec l’ouverture du marché des télécommunications à la concurrence, les services de renseignements doivent tous disposer du même préfixe : le 118 (suivi de 3 autres chiffres). L’ARCEP en 2005 retient 27 candidats dont Pages Jaunes, Allo Bottin, le Numéro (118218), France Télécom, Free… à qui seront attribués par tirage au sort les 56 numéros. Presque deux ans plus tard on assiste à la disparition définitive du 12. Les opérateurs se lancent alors dans d’importantes campagnes de communication afin de faire connaitre leurs numéros de téléphone aux consommateurs. D’autant plus que ces dernière années le marché des renseignements téléphoniques est en baisse d’environ 7% pour l’année 2011 soit près de 16 millions d’appels.
A ce jeu, un numéro ce démarque c’est le 118218. « The Number » le propriétaire de la marque et filiale du groupe KGB, n’a pas hésité à investir plus de 20 millions d’euros en conception de spots publicitaires, street marketing, buzz internet pour faire connaitre son numéro de téléphone et d’obtenir une grande notoriété. Le concept était de se démarquer de ses concurrents en proposant une communication complétement décalée. Impossible d’oublier le célèbre air de musique « Toutouyoutou » qui entrainait un duo de comiques rappelant étrangement les présentatrices de « gym tonics » : Véronique et Davina. Les premières diffusions des publicités eurent un réel succès puisqu’elles ont engendré un taux de notoriété de plus de 55%, 310000 téléchargements de sonneries, de jeux vidéo et d’images, 470000 téléchargements des spots vidéo et plus de 100000 exemplaires du célèbre « Toutouyoutou » ont été vendus suite à la diffusion des spots vidéo.
Et dans la même année du lancement de la campagne de communication « 118218 » a ouvert son site internet opérant sur le marché des annuaires en ligne. Il propose donc un service gratuit d’annuaire inversé pour les numéros de téléphone fixe, faxe et mobile et également un moteur de recherche pour trouver les coordonnées d’un professionnel ou d’un particulier. C’est un site très populaire qui bénéficie de la notoriété de ses publicités originales et marquantes. Il reçoit plus de 4 millions de visites par mois.
Pour satisfaire tous ses consommateurs et ancrer sa marque dans le secteur, 118218 a lancé un service de renseignements téléphoniques 100% gratuit (pour la plupart des fixes) : le 118713. Grâce aux entreprises qui diffusent leurs publicités avant et après l’accueil téléphonique du 118713, les particuliers n’ont pas besoin de payer le coût de la communication car ce sont les annonceurs qui financent cette dépense.
118712 – UN SERVICE QUI SE DEMARQUE DE SES CONCURENTS
Orange fait partie des leaders mondiaux de la télécommunication car c’est le 3ème opérateur mobile et le 1er fournisseur d’accès à internet en France et en Europe. Il est présent dans 35 pays à travers le monde et compte plus de 226 millions de clients tous services confondus (dont 167 millions d’abonnés mobiles). Son chiffre d’affaires en 2011 s’élevait à 45,3 milliards d’euros près de la moitié de ce chiffre est réalisé en France. En 2006, Orange est devenue la marque unique de France Télécom pour tous les services concernant internet, la télévision et les mobiles et dernièrement France Télécom a laissé complètement sa place à Orange.
Le 118712 est le service des renseignements téléphoniques de l’opérateur Orange aussi bien disponible par téléphone ou par internet. Ce numéro a été créé en 2006 suite à la suppression du « 12 ». Accessible depuis un fixe ou un mobile, les prestations téléphoniques vous couteront le prix d’un appel surtaxé et vous permettront d’obtenir jusqu’à cinq renseignements. Par contre, sur la plateforme web 118712.fr, vous pouvez faire un nombre illimité de requêtes gratuitement. 118712 vous donne aussi la possibilité de faire une recherche inversée pour trouver le nom d’un professionnel ou d’un particulier à partir d’un numéro de téléphone (hors numéros répertorié). Afin de se distinguer des autres concurrents Orange n’a pas misé sur une communication coûteuse mais a préféré se démarquer grâce à des services innovants et pratiques comme :
- La possibilité de réserver en ligne un hôtel parmi une sélection de 230000 adresses réparties dans le monde
- La consultation des prévisions météo
- L’envoi de fleurs via la plateforme internet
- La réservation d’un taxi prioritaire (attention ce service n’est valable qu’en Île de France)
- L’assistance informatique et internet
- La mise en relation direct avec le correspondant recherché
- L’envoi d’un sms récapitulatif des renseignements demandés
- Le service de renseignements gratuits (comme le 118713) joignable au 11710
Le 118712 est un service qui figure parmi les leaders du marché des annuaires et renseignements téléphoniques puisque le site internet reçoit plus de 2,5 millions de visiteurs uniques par mois et 1,5 millions d’appels sur cette même période. Aussi disponible pour IPad et Smartphones, l’application a été téléchargée 350000 fois durant l’année 2011.
SCOOT.FR – L’HISTOIRE COURTE D’UN ANNUAIRE PRATIQUE
Le site internet scoot.fr a été lancé en mars 2001 sur le modèle de son grand frère britannique scoot.com par le groupe Scoot Europe et Vivendi Universal. C’était un service accessible via deux canaux, le premier étant par téléphone au 3200 (numéro surtaxé joignable 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24) et le second par la plateforme web. Scoot.fr a été repris en 2003 par une société indépendante qui a fait évoluer la société vers les nouveaux besoins des consommateurs et les nouvelles technologies.
Le site internet permettait de faire des recherches inversées ou de trouver le numéro de téléphone d’un professionnel ou d’un particulier et un nouveau moteur de recherche avait été mis en place afin de pouvoir trouver les numéros de téléphone mobile. L’annuaire des entreprises composé de 3 millions de données, était divisé en 5 secteurs d’activité :
- Les voyages et loisirs
- L’immobilier
- Les artisans
- Les commerces de proximité
- Les services aux entreprises
Scoot.fr s’est constitué sa propre base de données en incitant les sociétés à souscrire à un abonnement payant pour être mise en avant sur le site. La cotisation annuelle variait entre 300 et 600 euros. Cette méthode a très fonctionné puisque le site internet a recensé 15000 professionnels adhérents et 30000 en pré-inscription. Pour développer encore plus son activité, scoot.fr proposait aux entreprises de leurs construire un site internet. Grâce à tous ces petits services la société a réalisé un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.
Mais malheureusement avec l’arrivée des nouveaux services de renseignements téléphoniques et l’ouverture à la concurrence du marché des télécommunications, scoot.fr n’a pas réussi à se créer sa place et s’est vu dans le regret de fermer son site en 2006.
La libéralisation du marché des télécommunications en 1998 a aussi permis de diversifier et d’ouvrir le marché des annuairistes. Certaines sociétés ont réussi à s’imposer derrière le géant Pages Jaunes comme par exemple 118218 ou l’Annuaire Inversé France et d’autres se sont éteintes comme scoot.fr. Et avec l’évolution rapide de la téléphonie mobile, les services des annuaires n’ont pas fini de se développer eux aussi. Xavier Niel a lancé il y a maintenant quelques mois son application mobile « Annu », va-t-il rencontrer le même succès que 3617 Annu à l’époque du minitel ?