Pour quelles occasions utilisez-vous la communication par SMS ? Envoyer un petit message affectueux, une blague, convenir d’un rendez-vous ? Eh bien figurez-vous qu’une toute autre utilisation du SMS se développe actuellement au Sénégal et au Kenya… En effet, dès l’arrivée locale de la téléphonie mobile, certains y ont vu un tout nouveau moyen de gagner du temps et donc de l’argent : les pêcheurs.
Le merlan à 15 euros le kilo, c’est mon téléphone portable qui me l’a dit !
Depuis 2005, ces commerçants utilisent les messages textes afin de négocier le prix de leur cargaison auprès des marchands, et ce avant de se diriger vers un marché plutôt qu’un autre. Cela leur permet de choisir leur destination depuis la mer et d’éviter ensuite les transports compliqués d’une place à l’autre afin de comparer les prix d’achat (un processus qui pouvait entraîner jusqu’à 30% de perte de marchandise, faute de fraîcheur).
Et les navigateurs n’en sont pas restés là ! La démocratisation de la téléphonie mobile leur a permis de faire sauter les étapes intermédiaires en s’adressant directement au consommateur. Ainsi, il n’est plus étonnant pour un pêcheur de recevoir un SMS stipulant la demande d’un chef de famille, tribu ou village (par exemple Mr X désire acheter 3 kilos de merlan et 12 kilos de sole). Il répond ensuite à ce message en proposant un prix global pour l’acheteur, qui n’a plus qu’à opter pour l’offre la plus avantageuse qui lui sera faite. Le pêcheur qui propose le meilleur prix par SMS reçoit en retour un message de confirmation : l’affaire est bouclée.
Pas besoin d’un smartphone pour « téléphoner intelligent »
Du côté des pêcheurs, l’arrivée des télécommunications mobiles aura également permis la consultation des services météo afin de prévenir les problèmes, et l’indication aux équipes de secours de l’heure et de l’emplacement d’arrivée des bateaux.
Côté consommateur, le système est évidemment avantageux pour les personnes les plus éloignées de la mer. Pour les Africains soucieux de l’environnement, un numéro de mobile a été mis en place auquel il suffit d’envoyer le nom du poisson que l’on compte acheter par SMS : le service FishMS vous signale alors l’illégalité de l’achat pour cause environnementale, la légalité borderline signifiant que les stocks sont en danger, ou son accord sans réserve.
Une prestation que l’on imagine sans difficulté s’étendre à d’autres biens ou services. A quand l’équivalent en France ?