Le comité syndical de Force Ouvrière l’avait laissé entendre dès le mois d’octobre : The Phone House compte réduire ses effectifs de manière drastique. Une décision officialisée en date du 21 novembre, à l’issue d’une réunion du comité d’entreprise.
246 licenciements, l’hécatombe
The Phone House, c’est un réseau de 340 boutiques, dont 75 sont franchisées, et le plan de restructuration s’accompagne de la fermeture de 79 magasins sur le territoire français. Si l’on ajoute cela aux 246 licenciements prévus par l’entreprise, on prend conscience que la décision concerne près d’un tiers des boutiques de The Phone House et près de 20% de sa masse salariale : une « véritable hémorragie » selon Force Ouvrière. Les licenciements devraient se répartir entre employés des magasins, du siège social, et de la plateforme logistique, avec des coupes respectivement prévues de 198, 40 et 8 employés.
Les nouveaux modes de la téléphonie mobile
Il fallait s’y attendre : l’arrivée de Free Mobile sur le marché de la téléphonie a engendré la multiplication des forfaits low-cost contractables à distance, et The Phone House reposent, eux, sur la vente en présence directe…
Le low-cost téléphonique développe une nouvelle forme de commerce qui favorise la réduction des prix au détriment du service après-vente, et qui grignote peu à peu les parts de marché, ce qui justifie la nécessité pour The Phone House d’entamer « un redéploiement stratégique [permettant] de nouveaux investissements indispensables à son développement ». Une déclaration qui ne sent pas très bon pour les employés restants de la firme… et qui ne garantit en rien la sauvegarde d’une entreprise qui n’a sans doute pas su s’adapter à la modernisation du marché des télécoms. Car, en dépit d’une campagne publicitaire plutôt léchée diffusée depuis juin 2012 sur les écrans français, on ne peut pas dire que The Phone House, avec ses façades bleu criard et ses étals en plexiglass, dégage globalement une impression de modernité. Et c’est un défaut qui, dans le monde des nouvelles technologies, ne pardonne pas.