Les dates des épreuves du bac 2013 sont tombées : le lundi 17 juin pour les écrits, le français le 19 juin, et les résultats de l'examen le vendredi 5 juillet. Si presque 90% des candidats ont eu le bac général l'an dernier avec une moyenne de 80% pour le bac pro et techno, la tentation de triche dûe au stress annuel est toujours bien là...
Pour preuve, en 2012, sur 419 cas de fraudes constatées, 166 ont été comptabilisés à l’actif du téléphone portable. Face à la recrudescence des smartphones et autres appareils numériques, l’État a pris des mesures et installé des détecteurs dans les salles d’examen. Comme toujours, les sanctions sont lourdes mais suffiront-elles à dissuader les candidats 2.0 ? Dans tous les cas, il ne faut pas exagérer l’importance des fuites d’informations car au final – à moins d’avoir un casque invisible et de se faire dicter sa copie – la plupart du temps, rechercher une donnée discrètement prend beaucoup de temps et d’énergie et ne sert pas forcément le tricheur !
Le détecteur de téléphones portables
Vincent Peillon, le Ministre de l’Éducation nationale, a annoncé la présence de détecteurs de téléphones portables et autres appareils numériques dans les centres d’examen. Tous les centres n’en seront malheureusement pas pourvus mais la répartition se fera sur l’ensemble du territoire et aucune indication ne trahira leur présence ou non dans une salle en particulier.
Le détecteur est avant tout un outil de dissuasion. Dans la pratique, il est possible de détecter un appareil en marche mais pas de découvrir immédiatement à qui il appartient. Avec le développement de la géolocalisation, le procédé moderne de repérage dans l’espace peut finir par trahir ses propres utilisateurs. En tous cas, le fait de savoir qu’un étudiant a allumé son portable pendant l’épreuve éveillera l’attention du personnel qui redoublera de vigilance.
Dans l’ère de la fraude high-tech, le personnel doit être conscient des multiples possibilités de tricher grâce aux téléphones portables. Reste toujours la possibilité de créer des salles où les réseaux ne passent pas comme dans les prisons ou les salles de spectacles. Aux grands maux, les grands moyens !
Le bac numérique ?
Pour le moment, le système scolaire français s’obstine à créer une épreuve où l’on met en avant la restitution de connaissances et souvent le par cœur au détriment de la logique et de la réflexion. Même avec un téléphone portable ou un dictionnaire, une calculatrice ou un livre d’économie, on ne réussit pas à répondre à une question d’examen avec brio si l’on n’a pas la tête bien faite pour paraphraser Montaigne. Si un étudiant maîtrise l’art du numérique et parvient finalement à tricher habilement, cela lui permettra-t-il réellement de réussir le bac ? Pas sûr que les outils de traduction de Google lui servent.
Dans la vie courante, nous avons tous ces outils à disposition et sommes-nous pour autant bilingue ? Parvenons-nous à donner l’illusion à l’aide de quelques mots qui se battent en duel ? Tant que le système n’évoluera pas, il est normal d’interdire la tricherie au nom de la justice éducative, mais ne faut-il pas se pencher sur la nature des épreuves qui ne semble pas toujours en adéquation avec la modernité ? Si l’histoire, par exemple, se conserve grâce aux outils numériques pourquoi en interdire l’usage lors des épreuves ? L’intelligence et la connaissance méritent plus de confiance. Ceux qui les possèdent savent aussi comment utiliser les moyens pour les sublimer. Les autres… ne seront plus des tricheurs mais de piètres étudiants qui ne duperont pas les examinateurs ni à l’oral, ni à l’écrit. Sur Google, on repère les rédacteurs qui pillent les contenus des autres. Pourquoi ne pas appliquer la même vigilance dans les épreuves de l’Éducation nationale ?
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