Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free… Pour ne citer que les plus gros opérateurs français, rien que le marché hexagonal regorge d’une quantité d’opérateurs conséquente en matière de téléphonie mobile. Dans un univers numérique où la concurrence est de plus en plus âpre, les opérateurs les plus puissants tentent de réduire le nombre de participants au nom de la mutualisation des infrastructures. Jusqu’alors peu encline à entendre les prestataires de réseaux pour préserver les règles de concurrence, la Commission Européenne semble désormais opérer un tournant et faire preuve de plus de souplesse et de compréhension.
"S'il reste 15 opérateurs en Europe, SFR en sera" par Challenges
Plus d’une centaine d’opérateurs téléphoniques en Europe
Pour les grands opérateurs historiques, le nombre est bien trop important et fragilise le système même des télécoms. En intervenant à Bruxelles, les patrons des quatre plus grands groupes européens, France Télécom, Deutsche Telekom (Allemagne), Telefónica (Espagne) et Telecom Italia comptent bien parvenir à une autorisation de concentration de leurs infrastructures pour limiter leurs coûts.
S’ils parviennent à se faire entendre par la Commission, une telle opération serait certainement fatale pour de nombreux concurrents et la centaine d’opérateurs en Europe pourrait se réduire brutalement à une quinzaine de fournisseurs au total.
Au Royaume-Uni, par exemple, Orange et Deutsche Telecom ont déjà fusionné sous le nom de Everything Everywhere. Mais la fusion globale n’est pas encore possible à l’échelle européenne.
Les motifs d’une concentration d’opérateurs
C’est avant tout la possibilité de lutter plus efficacement contre la concurrence des opérateurs non européens qui bénéficient dans leurs pays du poids de leur concentration effective et qui jouissent d’armes plus affutées pour casser les prix en Europe à leur profit, mais aussi pour investir plus massivement dans le marché et proposer donc de meilleures performances. Sans parler de l’impact de ces mesures sur la valorisation boursière des entreprises de télécommunication. Les fonctionnaires européens doivent rester vigilants en ce domaine pour préserver les règles de concurrence. Celles-là mêmes qui ont permis à Free de rendre, il y a peu, la téléphonie mobile moins onéreuse.
Toutefois, il est difficile d’ignorer la mondialisation et les tendances internationales qui pénalisent les marchés qui s’adaptent tard ou mal. En tout cas, pour le consommateur, il faut espérer que si la mutualisation devient un jour réalité, les frais d’itinérance, ou les passages d’une frontière à une autre, ne soient plus des motifs pour voir les factures de téléphone exploser au rythme des voyages !