S’il faut protéger les patrons contre les arnaqueurs patentés, il faut aussi sensibiliser les salariés sur les faux patrons. Ces individus qui se font passer pour les véritables chefs d’entreprises et qui réalisent des escroqueries parfaitement huilées. Une arnaque un peu grosse, vous pensez ? Imaginez la tête du patron de la société PBM Import Pacé qui a vu 14 millions partir en fumée à la suite d’un coup de fil téléphonique frauduleux. Depuis deux ans, près de 200 entreprises françaises en ont fait les frais. Comment les arnaqueurs opèrent-ils ? Nous avons lancé nos experts sur leurs traces pour vous en dire un peu plus…
L’arnaque au « faux patron », déjà un classique !
Aucune entreprise ni institution n’est à l’abri. Quick, Michelin et même l’Élysée ont failli en faire les frais. Mais d’autres sociétés n’ont pas eu cette chance comme ce fut le cas avec l’entreprise bretonne PBM Import Pacé qui entre sans gloire dans le Guinness de l’arnaque au « faux patron ».
Extrêmement bien organisés, les individus malveillants organisent les opérations depuis l’étranger. Là où ils pourront aisément collecter les fonds et disparaître rapidement. La technique est précise et ingénieuse. Les arnaqueurs récupèrent sur Internet toutes les informations concernant la société cible. On relève les habitudes des dirigeants, leur manière de parler, leurs tics de langage… en se servant notamment des vidéos publiées sur la toile. Puis, après un bon entraînement, les escrocs choisissent une victime qui a accès aux comptes et jouent sur elle toutes les gammes émotionnelles (flatterie, menaces…). Le but est de faire verser l’argent sur des comptes ouverts en Asie, la plupart du temps, et de profiter du décalage horaire pour faire transiter l’argent de banques en banques jusqu’à sa disparition complète. La victime ne réalise souvent que trop tard.
Adopte un patron !
Comment fabrique-t-on un « faux patron » ? Il ne lui faut qu’un ordinateur et un téléphone pour s’enrichir mais aussi beaucoup de répartie et de sang froid pour entrer dans une combine qui lui fait risquer plusieurs années de prison. Quand il réussit son coup, sa fortune est assurée surtout si l’entreprise victime ne porte pas plainte de peur d’avouer ses défaillances en matière de sécurité. On imagine mal une banque bernée crier sur tous les toits que votre argent est parti en Chine à la suite d’un appel frauduleux ! Les employés les moins résistants à la pression sont les plus en danger en pareil cas. Et il est vrai que se faire arnaquer par son « patron » n’arrive pas tous les jours. Mais si l’on a des doutes. Cela peut valoir le coup de se fier à son intuition.
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