Quand on connait l’importance du secteur de la téléphonie mobile avec en 2014 autant d’habitants que de téléphones portables dans le monde, on imagine aisément dans quel contexte international et local s’affrontent les opérateurs téléphoniques. En France, le marché est essentiellement dominé par les 3 grands fournisseurs traditionnels que sont Orange, SFR et Bouygues, et du tout dernier arrivé, Free. Si le petit nouveau des réseaux n’a pas manqué de se hisser à la hauteur de ses concurrents en happant une grande part de la clientèle du marché, il semble désormais que le vent souffle dans le sens contraire. Free est de plus en plus menacé par le gouvernement, mais aussi par l’Autorité de la concurrence, qui ont à cœur d’en faire un opérateur aussi « free » qu’authentiquement autonome !
Free, l’histoire d’une « succes story »
Tout avait pourtant bien commencé dans l’histoire de Free. Quand l’opérateur lance en janvier 2012 ses premières offres de téléphonie à des prix fortement concurrentiels, le public répond présent. Très vite, la société, filiale du groupe Iliad, se hisse au quatrième rang des opérateurs de téléphonie mobile pour atteindre, fin 2012, plus de 5 millions d’abonnés.
Pour le moment, la couverture de Free mobile avoisine les 50% de la population française. L’opérateur veut naturellement poursuivre son ascension et son réseau sur tout le territoire pour ne pas connaitre les déboires d’AOL qui, jadis, a totalement succombé à l’arrivée de Free sur un marché où la bataille doit être autant marketing que technologique.
Free a plutôt bien résisté aux attaques de ses concurrents en n’hésitant pas à répondre coup pour coup et à engager des procédures contre ses rivaux, par exemple, pour pratiques anticoncurrentielles. On se souvient notamment des critiques de Free dénonçant le crédit à la consommation déguisé pratiqué par SFR, mais aussi par Bouygues et France Telecom qui vendent des téléphones portables bradés à condition de souscrire à un abonnement.
Si les tribunaux n’ont pas vraiment fait pencher la balance d’un côté ou d’un autre, il se pourrait toutefois que le gouvernement et l’Autorité de la concurrence en décident autrement.
Free, une « happy end » ?
Peut-être raconterez-vous un jour à vos petits-enfants : « Il était une fois, une société qui avait fait baisser les prix du téléphone portable mais… » Et, c’est peut-être maintenant que se joue l’avenir de Free qui ne souhaite pas de fin, fut-elle joyeuse… pour les autres ! L’Autorité de la concurrence presse la société de développer désormais son propre réseau et par ses propres moyens. En 2018, et même en 2016 pour les zones denses, Free est prié de prendre en charge son trafic client sans se reposer, comme c’est le cas actuellement sur les infrastructures de France Télécom.
À l’heure où les grands opérateurs prennent part au déploiement des réseaux sur l’ensemble du territoire, Free doit mettre la main à la poche et ne plus se comporter comme « un passager clandestin » comme le désigne, de manière à peine voilée, le Ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg.
Free saura-t-il relever ce challenge ? En tout cas, la société aura certainement et durablement fait passer un message dans la population. Le prix des communications téléphoniques ne peut plus être excessif. La preuve, Free l’a fait. Pour combien de temps encore sous cette marque ?