Comme l’explique le PDG de Free dans la vidéo, Xavier Niel, dès son lancement la filiale du groupe Iliade avait besoin d’un porte-parole. Contrairement à ses concurrents principaux, Free a voulu donner un visage à l’entreprise. Une démarche typiquement américaine en termes de marketing et de communication. Rien d’étonnant alors à voir Xavier Niel s’exposer dans les réunions, les tables rondes… et même présenter des shows très colorés et dynamiques pour mettre en avant les produits Free. Et puisqu’on parle de techniques inspirées d’outre-Atlantique, il n’est pas surprenant de voir à quel point Free est prêt à bouleverser les mœurs au sein même de ses structures internes. Bienvenue dans le monde de l’Internet réalité !
Buzz (intox) autour de la Piscine
L’école 42 : une nouvelle pédagogie numérique
Tout démarre avec la création de l’école gratuite que Free a mise en place pour accueillir les futurs jeunes développeurs. Pour y rentrer, il faut passer un test. Ce test a un nom : la Piscine. Une véritable immersion pour 800 élèves potentiels dans les locaux de l’école, 1 mois entier, 7j/7, 15h/j.
Les candidats sont placés en mode de télé-réalité. Nuits dans les sous-sols, épreuves de solidarité ou de concurrence, évaluation du stress, mise en situation angoissante… Rien à envier aux meilleures chaînes de télévision : pleurs, rires, dénonciation, peur… Seul l’enjeu diffère. Ici, il n’est pas médiatique mais professionnel. Point fondamental de cette démarche initiatique : la logique du pair-à-pair, ou peer-to-peer. Les informations circulent entre les individus passant des uns aux autres dans un mouvement continuel de va et vient. On apporte à la communauté qui vous apporte alors à son tour et ainsi de suite. La « Piscine » aurait pu aussi s’appeler l’ »Ascenseur » finalement.
Le numérique à l’européenne après l’épreuve de la piscine
Indépendamment de l’appréciation positive ou non de la philosophie de Free, il faut reconnaitre au tout dernier grand opérateur de téléphonie mobile que l’avenir du numérique en France et en Europe se jouera sur la capacité des entreprises à bien prendre le tournant du numérique.
Il ne suffit pas de vendre des forfaits bon marché ou des téléphones subventionnés pour consolider sa clientèle. L’intégration multimédia de tous les appareils est l’une des clefs de la réussite. Quand on observe le déclin de l’entreprise finlandaise Nokia récemment rachetée par Microsoft, on observe la disparition de l’un des derniers grands représentants européens en matière d’électronique grand public.
En adoptant un mode de pensée anglo-saxon, Free n’est-elle pas en train d’apprendre aux jeunes informaticiens français à lutter à armes égales ? Il est trop tôt pour se prononcer. Difficile également de cautionner par avance les répercussions psychologiques réelles d’un apprentissage qui vise à créer des « geeks ». Mais après tout, l’école est gratuite. Ce n’est pas une prison. On peut y rester ou en sortir à tout moment. Les étudiants sont libres de rester Free… ou non.
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