Ce pourrait presque être un axiome économique et social moderne : plus le numérique s’introduit dans nos vies, plus le risque de préserver notre intimité diminue. Au cœur de l’espionnage de nos données confidentielles, les réseaux sociaux à l’image de Facebook ou de Twitter. Si des informations circulent sur nous, elles peuvent provenir de nombreuses sources : des photos d’amis postées sur Internet, des cookies dans les ordinateurs qui traquent littéralement nos habitudes de consommation… mais le véritable informateur, c’est vous ! C’est vous qui informez la communauté virtuelle de votre mariage, de vos changements professionnels, de vos loisirs, de votre humeur. Et dans un monde où l’oubli numérique est devenu impossible, tout ce que vous écrivez sur la toile revient à écrire finalement sur du marbre ! Les paléontologues du futur apprécieront.
Facebook au service des États et des entreprises
Quand Facebook vous parle de protection de vos données personnelles, il ne s’engage que par rapport aux autres utilisateurs du réseau. Et encore, cette promesse n’est pas toujours tenue comme le montre la vidéo en marge de cet article. En réalité, si un État l’exige, Facebook devient alors immédiatement un informateur privilégié et ne refuse que très rarement sa collaboration. C’est même très souvent une obligation légale incontournable pour la société de Marc Zuckerberg.
En France, ce sont près de 1600 comptes pour lesquels le pays a exigé des transmissions d’informations. L’opération n’est pas réalisée en cachette. Facebook publie même la liste des pays demandeurs dans un rapport (Etats-Unis largement en tête). Certes, Facebook exige des demandes explicites et détaillées avant de fournir des renseignements mais très souvent les États obtiennent gain de cause.
Comment jouer pour autant l’utilisateur effarouché quand on sait à quel point nous sommes toute la journée épié dans nos actes, et pas seulement pour des raisons d’ordre public ? Les entreprises fouillent dans nos vies pour mieux cibler leurs outils marketings. Tickets de caisse reliés à votre carte bancaire, carte Navigo à vos déplacement, Facebook à votre vie sociale… Il ne reste plus qu’à recouper les informations !
La part insidieuse de Facebook
Pire que les données que vous fournissez à l’État ou aux entreprises, celles que vous pouvez malgré vous transmettre à vos employeurs potentiels, voire faire jouer contre vous dans votre couple ou votre entourage. N’oubliez pas que les employeurs potentiels ont plutôt tendance lors de la réception de votre CV à rechercher votre profil dans les moteurs de recherche. Très souvent, vous ne pouvez plus maîtrisez la circulation de vidéos ou de photos même effacées de vos réseaux et autre support numériques, d’où l’importance de ne jamais publier quoi que ce soit à la légère. Plus triste encore, la possibilité pour votre conjoint(e) de fouiller dans votre compte quand vous oubliez de le fermer ou tout simplement en suivant votre activité à la loupe.
L’espionnage est rapidement un vice pour certains qui détestent s’en servir mais qui ne peuvent résister à la tentation. Il n’y a pas de formule secrète. En jouant le jeu du numérique, on accepte de s’exposer. S’exposer ne veut pas dire se livrer ou s’abandonner. La frontière est floue mais il est fondamental de la conserver à l’esprit à chaque intervention sur Facebook en particulier et sur Internet en général.
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